Il y a eu Business Objects, puis QlikView… Aujourd’hui, les choix de plateformes Business Intelligence (BI) en Santé se démocratisent. De nombreux prétendants sortent du bois et les éditeurs hospitaliers sont de plus en plus enclins à nouer des partenariats lors des déploiements…

Pour faire face à une pression financière de plus en plus forte, les établissements de Santé doivent nécessairement se doter d’outils de pilotage et de valorisation de l’activité. Selon une étude IDC, seulement 20% des établissements sont réellement dotés de tels outils. Caricaturalement, l’offre BI émane globalement de trois approches : celle d’un éditeur, celle d’un prestataire de services SaaS ou celle d’une plateforme générique plus ou moins personnalisée. L’approche « éditeur » fait -main directement intégrée au produit est de moins en moins répandue du fait que la BI soit devenue un sous-système SI à part entière. Il ne suffit plus de produire 2 ou 3 rapports et graphes figés dans le progiciel pour répondre aux attentes. Les environnements SaaS BI en Santé ne sont pas encore très répandus du fait de la nature même de la donnée médicale : personnelle et soumise à des contraintes de confidentialité. La troisième approche est celle qui, aujourd’hui, est la plus courante. Chaque éditeur de progiciel de santé embarque un moteur ou un environnement BI (BO, QlikView, BiBOARD, Talend, Jasper, etc.) qu’il personnalise en laissant plus ou moins de latitude à l’établissement (création de requêtes sur des données autres que celles de l’application de l’éditeur). Ainsi, le choix d’une DSI se résume souvent au dilemme suivant : assurer la continuité BI en se basant sur les données de l’éditeur « historique » de l’établissement ou investir dans une plateforme décisionnelle indépendante ?

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Compte tenu de l’hétérogénéité des systèmes SI de Santé, l’approche consistant à créer un infocentre indépendant des éditeurs d’applications et fédérant l’ensemble des données des sous-systèmes de l’établissement ou d’un groupe d’établissement est à privilégier. En contrepartie, cette approche exige la mise en place de ressources dédiées à la BI au sein de la structure…

Les sirènes de l’Open Source

Les produits Open Source sont tout à fait en mesure de proposer des solutions à la problématique BI en santé mais ils exigent, et il faut en être conscient, de véritables compétences informatiques. Plusieurs acteurs Open Source sont apparus sur le marché décisionnel. Des acteurs tels que Talend (exploité à grande échelle par GE Healthcare aux Etats-Unis) ou encore Pentaho, JasperSoft et SpagoBI proposent des suites décisionnelles complètes couvrant la majorité des briques d’un projet de SID. De telles solutions nécessitent néanmoins de fortes compétences techniques et, dans la majorité des cas, la souscription à une maintenance. Par ailleurs, lorsque la solution Open Source est embarquée dans un progiciel Éditeur, le coût est reporté via un « module » décisionnel annexe ou réparti sur les coûts de licence. En est loin de la gratuité totale tant espérée…

Le « boom » des solutions métier pré packagées

Depuis deux à trois ans l’évolution notable est que les éditeurs de progiciels hospitaliers intègrent des plateformes Open Source ou pas à leur offre. C’est notamment le cas de SOFTWAY MEDICAL qui propose aujourd’hui des Datamarts au format QlikView, voire des applications complètes « sur étagère » basées sur ce socle générique. On peut assi citer Calystène qui propose une offre packagée sur la base de la plateforme BiBOARD ou encore CEGI Santé qui s’est rapproché de Pyramid Analytics qui propose une plateforme analytique accessible – en mode Web – à tous types d’utilisateurs (novices, expérimentés) pour tout profil métier. Pyramid Analytics, partenaire Microsoft, exploite pleinement SQL Server (Analysis, Reporting, Integration services) pour publier sur site (« on premises ») des rapports Power BI Desktop en y ajoutant des fonctionnalités de collaboration. Fort d’un Datacenter agréé données de Santé (agrément HDS), CEGI Santé peut offrir à ses clients, avec Pyramid Analytics, l’alternative entre un déploiement de sa plateforme BI sur site ou en mode hébergé. L’offre CEGI Santé intègre non seulement un portail statistique (suivi du taux d’occupation du bloc opératoire, suivi des retards et débordements, évolution du nombre de patients aux urgences sur une période donnée, suivi du taux de rechutes, etc.) mais également des fonctionnalités collaboratives. En effet, le portail de « planification partagée », qui regroupe toutes les modalités du parcours patient, peut être renseigné par les professionnels de santé et le patient pour disposer en temps réel d’une vision simple et concrète de « l’état d’avancement » de la prise en charge.

D’autres éditeurs ont la même démarche : La solution HOSPI Report® SSR de la société MPSI Santé Social s’appuie sur la suite logicielle décisionnelle MyReport® éditée par la société Report One. L’outil intègre plus de 1200 requêtes de contrôles PMSI-SSR conçues par une équipe médecin-DIM / TIM sur la base de raisonnements « métier » : codage de la morbidité (diagnostics et actes CCAM), cotation de la dépendance, activités de rééducation-réadaptation (CSARR), etc. Le requêteur MyReport Builder, inclus dans l’offre HOSPI Report, permet de façon très aisée de venir modifier un tableau de bord existant pour l’adapter à ses besoins ou construire ses propres requêtes. La restitution des données se fait sous Excel, ce qui permet également une prise en main aisée de la solution.

L’approche est la même du côté du groupe Médiane-Axège qui propose une solution architecturée autour d’une technologie moderne et ludique : DigDash (voir encadré). Cette plateforme vectorielle est éditée par une société Française, basée à Aix en Provence et fondée par d’anciens dirigeants de BO (Business Object). En préchargeant les données de l’entrepôt AxègeSanté en mémoire, DigDash permet d’analyser d’énormes volumes de manière instantanée. Gâce au partenariat exclusif avec DigDash sur la Santé Axège est en mesure de proposer des applications métiers vectorielles en « licence site » et éviter ainsi les contraintes d’achat de licences…

La « BI » : le moteur de la e-Santé…

Outre le pré-packaging de plateformes, l’autre approche « BI » ayant le vent en poupe est celle du « service ». Sur un modèle appliqué depuis fort longtemps par CTI Santé, plusieurs éditeurs embrayent sur la mise en musique d’une offre « Service BI » profitant notamment des dernières avancées technologiques permettant, de manière sécurisée, d’envisager une exploitation en mode SaaS. Aujourd’hui, même sur les CHU les plus imposants, la refonte du SID devient un sujet d’actualité, notamment en regard des objectifs GHT. Ces mêmes GHT vont étendre le rôle du DIM vers encore plus de reporting et ce n’est pas un hasard si le domaine D5 (pilotage médico-économique) est inscrit au programme de nos futurs hôpitaux numérique ! La bataille BI e-Santé est loin d’être terminée…

 

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Magazine :: mySIH n°°039