L’identification est au cœur de la problématique SIH avec, notamment, la réorganisation des établissements en GHT et la nécessité d’évolution vers une identité régionale, voire nationale…

L’identification Patient est un préalable indispensable à l’assurance, la continuité, la qualité et la sécurité de la prise en charge des patients. C’est aussi la clé de voûte de la coopération entre les professionnels de santé dans le cadre des parcours de soins, de santé et de vie. Les problématiques liées à l’identitovigilance font partie du quotidien des DSI et des utilisateurs depuis plusieurs décennies avec des axes aussi divers que l’authentification (bracelets, biométrie, géolocalisation, etc.) et la confidentialité (CNIL et désormais RGPD). De nombreuses solutions font appel aux technologies de l’intelligence artificielle (IA) pour repérer, corriger, valoriser, etc. les informations relatives à l’identification du Patient, l’objectif principal étant d’éviter les erreurs médicales. C’est dans cette logique que la Haute Autorité de Santé a classé l’identitovigilance comme Pratique Exigible Prioritaire (Certification V2010 et V2014).

 

Quelle portée pour l’identification ?

DPI ? DMP ? Serveur d’identité ? Identification permanente du patient ? Identifiant permanent national ? La réponse n’est pas encore claire… Les experts s’accordent néanmoins sur la notion de domaine d’identité. Dans un domaine d’identité, une identité est composée d’un identifiant unique et d’un ensemble de traits. L’identité préfixée par l’identifiant du domaine forme une identité qualifiée. Les traits sont les caractéristiques du patient telles que le nom de famille, le nom d’usage, le ou les prénoms, la date de naissance, le sexe, l’adresse, etc. On distingue les traits stricts, les traits étendus ou encore les traits complémentaires. Dans les solutions SI, l’accès aux différents niveaux d’information est généralement contrôlé par le profil de chaque utilisateur. La problématique essentielle reste, dans un SIH, la nécessité de composer avec plusieurs applicatifs proposant des fonctionnalités d’identification du patient (GAP, DPI, Dossier de spécialisation, Laboratoire, etc.). Ces applications peuvent constituer chacune un domaine d’identification ou alors être considérées comme sous-système du serveur d’identité du SIH selon un principe d’abonnement et/ou de consommation d’identité. Un SIH comprend typiquement un « noyau » (référentiel) intégrant un serveur d’identité qui produit l’IPP et assure sa propagation aux autres applications ; En ce sens, le SIH est un domaine d’identification (IPP) mais aussi, potentiellement, un domaine de rapprochement (propagation de l’IPP) par un mécanisme de type fédération gré à gré (le rapprochement entre l’IPP et identifiant de l’application métier se fait au niveau de l’application métier). Les solutions implémentent divers modèles de rapprochement : rapprochement par corrélation gré à gré (serveur d’identité et de rapprochements), rapprochement hiérarchique (serveur de fédération), rapprochement par corrélation hiérarchique (serveur de rapprochement uniquement), etc. La majorité des solutions propose des interface web pour les actions utilisateur en exploitation. Le « backoffice » est assuré via des Web Services et diverses API (RMI, .NET, etc.) pour les applications clientes. Dans les échanges asynchrones, la référence reste principalement le protocole HL7 et ses diverses déclinaisons localement.

 

Une question de périmètre d’identification

Il existe des milliers d’applications smartphone/tablette dédiées à la Santé avec des protocoles d’identification plus ou moins sophistiqués. Les réseaux de soins, les DPI le DMP disposent chacun de leur identification Patient et les techniques employées ne sont pas les mêmes : IPP interne, carte SESAM VITALE, projets basés sur l’identifiant national (NS-A, INS-C), etc. La tendance est néanmoins à l’identification régionale unique au sens de Territoire de Santé (GHT). Le Décret n°2017-412 du 27 mars 2017 propose un cadre à l’utilisation du numéro d’inscription au répertoire national d’identification des personnes physiques (NIR) comme identifiant national de santé (INS). Pour les personnes en instance d’attribution d’un NIR, l’identifiant national de santé est le numéro identifiant d’attente (NIA), attribué par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés à partir des données d’état civil. Dès 2019, la CNAM devrait mettre en application des services de recherche et de vérification de l’identifiant de santé. Ce n’est que le début de l’histoire…

 

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Magazine :: mySIH n°°042