La prise en charge médicamenteuse est un processus complexe qui repose sur l’organisation et la maitrise du circuit du médicament. La robotisation peut, directement ou indirectement, simplifier ce processus. Que ce soit ALMA, BD, COMPUTER, KLS MEDICAL, MAPUI LABS, QUINTEN, SAVOYE ou encore SYNAPSE MEDICINE, tous témoignent d’expériences réussies avec des dispositifs techniques désormais matures…

La robotisation est de plus en plus d’actualité dans les pharmacies hospitalières. La sécurisation du circuit du médicament apportée par la préparation des doses à administrer aux patients est renforcée par l’automatisation de la tâche de préparation. Un projet de robotisation englobe généralement divers outils d’aide à la dispensation globale : stockeurs rotatifs, robots de dispensation globale, etc. avec des interfaces de dispensation mais aussi de gestion de la réception des boites de médicaments. Grâce à ces outils, le travail des équipes de la pharmacie est facilité et la dispensation vers les unités de soins sécurisée.

Les solutions de robotisation actuelles sont suffisamment souples pour s’adapter à tous les besoins des équipes des pharmacies, qu’il s’agisse d’un GHT ou d’un petit établissement autonome. L’objectif peut être un simple gain de place ou une sécurisation complète du circuit du médicament avec des automates de préparation des doses à administrer. Par le passé, la logique « verticale » de gestion des médicaments (principe de silo) ne permettait pas le suivi complet du processus et la maîtrise des événements indésirables liés aux erreurs médicamenteuses. L’iatrogénie médicamenteuse devient aujourd’hui un enjeu médico-économique pour l’hôpital avec, en moyenne, 20 000 décès attribués, chaque année en France, à une erreur médicamenteuse. Si on y ajoute les fortes tensions d’approvisionnement actuelles, les PUI estiment perdre une journée par semaine à gérer des boites, sans aucune valeur ajoutée !

La maîtrise des stocks

Si les principales causes d’erreurs médicamenteuses pour les professionnels des hôpitaux s’expliquent par des problèmes de délivrance ou des lacunes de formation, le manque de maîtrise du stockage du médicaments peut aussi s’avérer être une cause non négligeable. Les ruptures de stock en médicaments et dispositifs médicaux peuvent être anticipées par une connaissance « temps réel » des niveaux de stock et un suivi précis de la consommation. Aujourd’hui, plusieurs WMS assurent ces fonctionnalités et permettent de fluidifier la transmission d’information entre les acteurs du circuit du médicament tout en proposant une traçabilité fine : identification du prescripteur, suivi des livraisons, etc.

Parmi les solutions robotiques logistiques, on peut distinguer deux principales catégories : la robotique de transport et la robotique pharmacie. Les robots de transport autonomes des produits permettent de répondre à diverses problématiques au niveau des unités de soins infirmiers, de la pharmacie, des fournitures centrales, de la restauration, etc. Dans la catégorie des robots de pharmacie, on retrouve des stockeurs rotatifs ou robots stockeurs qui automatisent le stockage des boites de médicaments mais permettant également la gestion des doses unitaires, en vue d’une délivrance globale par la PUI. Certains dispositifs d’automatisation proposent un reconditionnement ou sur-conditionnement pour les préparations nominatives. Ces derniers intègrent une première étape de découpe de blisters et une seconde de sur-conditionnement en doses unitaires.

L’objectif ultime : aider à la conciliation médicamenteuse

La conciliation médicamenteuse est une démarche de pharmacie clinique, préconisée par la Haute Autorité de Santé (HAS). Centrée sur le patient, elle a pour objectif de sécuriser l’ensemble du parcours de soins, afin d’identifier les divergences et prévenir les risques iatrogéniques associés, notamment les erreurs médicamenteuses. Une erreur médicamenteuse peut se produire tout au long du processus : prescription, distribution, consommation et contrôle des médicaments. La mise en œuvre de solutions technologiques et numériques favorisant la traçabilité et la conformité de la médication, de l’étape de prescription jusqu’à l’administration, apparait comme primordial pour réduire la survenue d’erreurs médicamenteuses. Au-delà des erreurs médicamenteuses, l’évolution de la gestion du circuit du médicament vers une version « connectée et digitale » est inéluctable, ne serait-ce qu’en regard des moyens mis en œuvre par les institutions dans le cadre du plan Ségur de la Santé !

ARTICLE COMPLET DANS LE MAGAZINE MYSIH N°66