Les nouveaux dispositifs de type Tablette, les Smartphones, le RFID, les évolutions ergonomiques des logiciels, l’Internet, la généralisation des outils de travail collaboratif et l’agrément d’hébergeur de données de santé sont autant d’éléments qui ont contribué au renouveau des gammes de progiciels dédiées aux EHPAD…
Contrairement à une maison de retraite, un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) a obligation de disposer d’une équipe soignante chargée d’assurer les soins médicaux et paramédicaux nécessaires à chaque résident. Le cas échéant, ses soins peuvent être prodigués par des spécialistes. Dans la logique des établissements de santé, cette contrainte s’accompagne aujourd’hui de la mise en place d’une informatique qui va au-delà de la simple prise en charge administrative du résident. En fait, la prise en charge médicale du résident est déterminée en fonction de son autonomie ; autonomie évaluée selon une grille très précise : la grille AGGIR (base de calcul des droits à l’APA – Allocation Personnalisée d’Autonomie). De là à informatiser cette grille, il n’y qu’un pas ! Il n’en fallait pas plus pour que le marché se retrouve aujourd’hui avec une offre qui – même si elle est nettement moins abondante que celle dédiée aux établissements MCO – s’étoffe de mois en mois.
Le premier axe d’évolution des solutions EHPAD a certainement été celui de la sécurisation des résidents avec l’intégration des objets connectés. Dans ce domaine, Comarch offre plusieurs solutions dont le gilet connecté Comarch CardioVest (solution pour les examens de prévention, le diagnostic et la surveillance des patients atteints de maladies cardiaques.). Ce gilet intègre une technologie de pointe basée sur l’utilisation d’électrodes textiles. Le tracé ECG enregistré est transmis à la plateforme de télémédecine dont les algorithmes sont en capacité de détecter automatiquement tout trouble significatif. Cette solution permet de réduire considérablement le temps d’analyse d’un ECG et facilite la vérification complète du tracé dans le cadre d’un suivi long terme. Le système exploite deux enregistreurs indépendants, portés en alternance par le patient (changement toutes les 24 heures). Grâce à ce principe, il n’est pas nécessaire d’attendre le terme de l’examen pour en connaître le résultat. En conséquence, cela offre la possibilité de réagir plus rapidement aux arythmies détectées. Comarch propose aussi un autre dispositif : le bracelet connecté e-CareBand. Ce bracelet, porté par le résident, permet de détecter les chutes et les désorientations (sortie du bâtiment, pénétration dans des zones sensibles de l’établissement, etc.). En communication avec des capteurs installés dans les bâtiments, le bracelet permet d’envoyer une alerte aux équipes soignantes via la plateforme Comarch e-Care. Le bracelet Comarch e-CareBand est également équipé d’une fonction d’appel avec deux numéros pré-enregistrés : typiquement un numéro d’urgence et le numéro d’un proche.
Le second axe fort d’évolution des SI en EHPAD est lié aux progrès en télémédecine. Si les dispositifs de surveillance ont été à la base des évolutions, aujourd’hui, ils sont intégrés dans de véritables solutions de télédiagnostic et/ou de télémédecine. La télémédecine évite les déplacements des personnes fragiles et le maintien des patients dans leur lieu de vie diminue les risques de troubles du comportement (désorientation). Avec plus de 22 000 téléconsultations à son actif, CEGEDIM Santé a pour objectif d’intégrer le secteur médico-social dans son écosystème. Pour améliorer l’accès aux soins et le suivi des résidents en EHPAD, CEGEDIM Santé propose Maiia, une des seules plateformes du marché intégrant une téléconsultation immédiate sans RDV, indépendamment de l’agenda en ligne du praticien ou du logiciel de gestion utilisé par la structure médicale. Maiia présente l’avantage d’être interopérable sur une base technologique Web multi-support et connectée à divers dispositifs médicaux permettant d’améliorer la qualité des diagnostics. CEGEDIM mise sur sa capacité à fédérer l’un des plus grands réseaux de professionnels de santé (plus de 22 000 médecins téléconsultants et paramédicaux) pour répondre à la problématique des déserts médicaux et minimiser l’impact de rupture de charge dans le suivi des patients fragiles (problèmes de coordination du fait de la multitude d’intervenants dans le parcours de soins). Au-delà d’une logique EHPAD, l’un des objectifs de la solution Maiia est de contribuer au décloisonnement du médico-social – dans une approche territoriale – pour améliorer la prise en charge des patients entre le domicile et la structure de soins.
Le SESAN, « précurseur » de l’accompagnement SI des ESMS
Les EHPAD bénéficient aujourd’hui de toute la dynamique qui se met en place autour des ESMS avec l’objectif de répondre aux exigences du virage numérique MaSanté 2022. Au-delà des éditeurs de solutions, cette dynamique se ressent du côté des GRADeS (Groupement Régional d’Appui au Développement de la e-Santé) dont, par exemple, SESAN en région Ile-de-France, avec la publication d’un appel à projet relayé par l’ARS concernant en priorité les établissements et services pour personnes âgées et personnes en situation de handicap. L’objectif est de permettre aux ESMS de franchir une première étape en termes d’équipements et d’infrastructures SI via l’acquisition d’un Dossier Usager Informatisé (DUI). Ce DUI, outil de suivi et de partage d’informations entre professionnels, permettra, d’une part, d’éviter les ruptures de communication et, d’autre part, d’impliquer le résident dans la construction de son projet personnel. Cette démarche renforce ainsi la possibilité, pour une personne accompagnée, d’être actrice de son parcours.
Le travail du SESAN, en lien avec les professionnels des ESMS, les fédérations et les acteurs institutionnels, a été amorcé dès 2016. Depuis 2020, l’accent a été plus particulièrement mis sur l’accompagnement des ESMS franciliens à la passation de leurs marchés. A noter que l’Ile-de-France est la seule région où un GRADeS déploie un tel dispositif. Dans la cadre de la phase d’amorçage, financée pendant deux ans par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) à hauteur de 30 millions d’euros, chaque porteur de projet retenu peut obtenir des subventions à hauteur de 25 000 euros pour les projets d’acquisition d’une solution de DUI, de 10 000 euros pour les projets de conformité au virage du numérique en santé et 20 000 euros pour les équipements et infrastructures des petits établissements. Jusqu’en 2025 (phase de généralisation), le Ségur de la santé prévoit en complément une enveloppe de 600 millions d’euros.
Une évolution incontournable vers le travail collaboratif
L’offre actuelle commence à s’éloigner des concepts des applications classiques et on retrouve, par exemple, de plus en plus de plateformes de gestion des listes d’attente en établissement d’hébergement pour personnes âgées. Grâce à un tel dispositif, les directeurs d’EHPAD et les CLIC (structures départementales de coordination) peuvent disposer d’une seule et même liste d’attente actualisée en permanence. La tendance actuelle est bel et bien au collaboratif. Les solutions actuelles couvrent plusieurs axes fonctionnels et il y a de moins en moins d’éditeurs spécialisés par typologie de structure (EHPAD, FAM/MAS, IME/IEM, SESSAD, ESAT, etc.). D’autres initiatives tendent à conforter le mode collaboratif en intégrant divers dispositifs de mobilité (mini-scan, tablettes, etc.). Du fait de la maturité des plateformes informatiques de collaboration, l’équipement des EHPAD évolue par ailleurs vers un mode d’exploitation en hébergement HDS ; une évolution qui a par ailleurs été portée par la pression des établissements faisant partie de grands groupes du secteur (ORPEA, KORIAN, ELSAN, etc.) pour des raisons évidentes d’optimisation de ressources informatiques et – in fine – de facilité de consolidation.
TITAN de Malta Informatique : Une solution de référence pour les EHPAD
Avec plus de 1.000 établissements équipés, Malta Informatique est l’un des leaders du secteur avec son offre TITAN. Cette solution modulaire couvre l’ensemble des pans fonctionnels impactant les résidents, la gestion de la structure médicale et les équipes médicales (internes et externes). Le module TITAN Nomade est en capacité de fonctionner avec différents objets connectés (thermomètre, tensiomètre, oxymètre, etc.).
Dans un environnement où il est essentiel de partager des informations entre acteurs qui ne sont pas tous nécessairement sur place (planning d’intervenants se déplaçant sur plusieurs structures), la mise à disposition des informations sous forme centralisée sur la base d’un hébergement externalisé devient effectivement incontournable. C’est notamment le cas des solutions des acteurs installés depuis plusieurs décennies dont DICSIT, MALTA (gamme TITAN) ou encore de SOLWARE. En marge de l’offre historique, on peut noter la présence de nouveaux acteurs issus de l’univers des plateformes collaboratives partageables via internet mais aussi des éditeurs ayant déjà pignon sur rue dans le domaine de l’équipement des établissements SSR, voire MCO. C’est par exemple le cas d’Evolucare / Corwin qui propose, avec sa solution OSIRIS, une plateforme collaborative de gestion du dossier du résident intégrant les activités paramédicale et socio-éducative : codage des pathologies et des actes (Pathos), prescriptions d’examens et de rééducation, recueil des habitudes de vie, relevé de dépendance AGGIR, etc. Il en va de même pour les GIP SILPC et SIB : Sillage EHPAD a pour objectif d’être à la fois un DPI EHPAD à part entière pour des établissements dédiés et un module du DPI Sillage pour les établissements pluridisciplinaires. Sillage EHPAD bénéficie donc de toutes les fonctionnalités du DPI Sillage : gestion des médecins (médecin traitant, correspondants médicaux, médecin responsable du patient durant le séjour, etc.), recueil de données, production bureautique, gestion des rendez-vous et agenda patient, cahier de prescription, plan de soins, recueil des actes et du PMSI, échanges avec l’extérieur (messagerie sécurisée, DMP). A ces fonctionnalités s’ajoutent des fonctions spécifiques, nécessaires à la bonne gestion du suivi de la personne âgée dépendante : gestion des données spécifiques, listes patients, gestion des activités, recueil des observations, cotation de la dépendance, scores de tri et échelles, synthèse du suivi, projet de vie personnalisé, dossier de liaison urgences, etc.
Parmi les acteurs leaders en accompagnement SI dans une logique multi-structures, on retrouve souvent Solware Life dont le logiciel PSI (Projet de Soins Informatisé) a été déployé dès le début des années 2000. Encore aujourd’hui, cette solution reste l’un des logiciels de gestion du dossier Résident le plus utilisé en France (1 200 établissements équipés). En 2007, l’éditeur a proposé easysuite, l’une des premières solutions full web dédié au secteur médico-social. Aujourd’hui cette solution est proposée en hébergement HDS par l’éditeur lui-même et intègre, via l’API DMPConnect de Icanopée, les mécanismes d’accès et d’alimentation automatique du DMP. Dès 2018, dans la mouvance du plan « Ma Santé 2022 », la refonte de l’offre easysuite (baptisée Livia – parcours de vie) a été engagé avec comme objectif d’améliorer et d’élargir la couverture fonctionnelle dans le domaine EHPAD sur la base de l’ensemble des fonctionnalités qui ont fait le succès du logiciel PSI et en tenant compte des nouveaux usages du digital. Les professionnels y retrouvent tous les outils de leur quotidien : cahiers de transmissions différenciés par activités, messagerie instantanée, grilles AGGIR, export GALAAD, plans de soins, protocoles, fiches de déclaration de chutes et d’incidents, générateurs de grilles d’évaluation multi-niveaux avec scoring, etc.